La raison pour laquelle la bonne intention ne suffit pas mais pour laquelle il convient de faire le choix juste des oeuvres réside dans le fait que l’acte humain dépend de son objet, c’est-à -dire de la possibilité ou non d’ordonner celui-ci à Dieu, à Celui qui « seul est le Bon », et ainsi réalise la perfection de la personne. En conséquence, l’acte est bon si son objet est conforme au bien de la personne dans le respect des biens moralement importants pour elle. L’éthique chrétienne, qui privilégie l’attention à l’objet moral, ne refuse pas de considérer la « téléologie » intrinsèque de l’agir, en tant qu’orientée vers la promotion du vrai bien de la personne, mais elle reconnaît que ce bien n’est réellement poursuivi que si les éléments essentiels de la nature humaine sont respectés. L’acte humain, bon selon son objet, peut être aussi ordonné à la fin ultime. Et cet acte accède à sa perfection ultime et décisive quand la volonté l’ordonne effectivement à Dieu par la charité. En ce sens, le Patron des moralistes et des confesseurs enseigne : « Il ne suffit pas de faire des oeuvres bonnes, mais il faut les faire bien. Afin que nos oeuvres soient bonnes et parfaites, il est nécessaire de les faire dans le seul but de plaire à Dieu »
Veritatis splendor n°78