Les conditionnements psychologiques n’excusent pas le péché mortel

De même on devra éviter de réduire le péché mortel à l’acte qui exprime une «option fondamentale» contre Dieu, suivant l’expression courante actuellement, en entendant par là un mépris formel et explicite de Dieu ou du prochain. Il y a, en fait, péché mortel également quand l’homme choisit, consciemment et volontairement, pour quelque raison que ce soit, quelque chose de gravement désordonné. En effet, un tel choix comprend par lui-même un mépris de la loi divine, un refus de l’amour de Dieu pour l’humanité et toute la création: l’homme s’éloigne de Dieu et perd la charité. L’orientation fondamentale peut donc être radicalement modifiée par des actes particuliers. Sans aucun doute il peut y avoir des situations très complexes et obscures sur le plan psychologique, qui ont une incidence sur la responsabilité subjective du pécheur. Mais de considérations d’ordre psychologique, on ne peut passer à la constitution d’une nouvelle catégorie théologique, comme le serait précisément l’«option fondamentale», entendue de telle manière que, sur le plan objectif, elle changerait ou mettrait en doute la conception traditionnelle du péché mortel.

Reconciliatio et paenitentia n°17, Jean-Paul II, 1984

Cours de Théologie morale sur les actes intrinsèquement mauvais et la liberté de qualité