Les êtres naturels portent tous en eux-mêmes un principe de mouvement ou de repos , soit que pour les uns ce mouvement se produise dans l’espace , soit que pour d’autres ce soit un mouvement de développement et de destruction , soit que pour d’autres encore, ce soit un mouvement de simple modification dans les qualités. Au contraire, un lit, un vêtement, ou tel autre objet analogue n’ont en eux-mêmes, en tant qu’on les rapporte à chaque catégorie de mouvement, et en tant qu’ils sont les produits de l’art, aucune tendance spéciale à changer. Ils n’ont cette tendance qu’en tant qu’ils sont indirectement et accidentellement ou de pierre ou de terre, ou un composé de ces deux éléments.
La nature doit donc être considérée comme un principe et une cause de mouvement et de repos, pour l’être où ce principe est primitivement et en soi, et non pas par simple accident.
Aristote, Physique, livre 2, Chapitre 1, §3
Cours de philosophie de la nature sur la philosophie du mouvement