C’est pourquoi il faut écouter les presbytres qui sont dans l’Église : ils sont les successeurs des apôtres, ainsi que nous l’avons montré, et, avec la succession dans l’épiscopat, ils ont reçu le sûr charisme de la vérité selon le bon plaisir du Père. Quant à tous les autres, qui se séparent de la succession originelle, quelle que soit la façon dont ils tiennent leurs conventicules, il faut les regarder comme suspects : ce sont des hérétiques à l’esprit faussé, ou des schismatiques pleins d’orgueil et de suffisance, ou encore des hypocrites n’agissant que pour le lucre et la vaine gloire.
Tous ces gens se sont égarés loin de la vérité. Les hérétiques, qui apportent à l’autel de Dieu un feu étranger, c’est-à-dire des doctrines étrangères, seront consumés par le feu du ciel comme Nadab et Abiud. Ceux qui se dressent contre la vérité et excitent les autres contre l’Église de Dieu auront leur séjour aux enfers, après avoir été engloutis dans les abîmes de la terre comme les gens de Coré, de Dathan et d’Abiron. Ceux qui déchirent et mettent en pièces l’unité de l’Église subiront de la part de Dieu le même châtiment que Jéroboam. Quant à ceux qui passent pour des presbytres aux yeux de beaucoup, mais sont les esclaves de leurs passions, qui ne mettent pas avant tout la crainte de Dieu dans leurs coeurs, mais outragent les autres, s’enflent d’orgueil à cause de leur première place et font le mal en cachette en disant : « Nul ne nous voit », ceux-là seront repris par le Verbe, qui ne juge pas selon l’opinion et ne regarde pas le visage, mais le coeur.
Saint Irénée, Contre les hérésies, livre 4, Chapitre 3
Cours de Théologie fondamentale II sur les lieux extrinsèques