Les sacrements agissent sous couvert de choses visibles.

« Il est aussi le Verbe de Dieu par qui toutes choses sont portées : “Portant toutes choses par la parole de sa force” et c’est pourquoi il est capable d’enlever toute infirmité. C’est pourquoi il est dit au psaume 32 : “Par la parole du Seigneur, les cieux ont été affermis” et en Sagesse 16 : “Ce n’est ni plante ni onguent qui les a guéris, mais ta parole, Seigneur, qui guérit toutes choses”. Mais puisque “la parole de Dieu est vivante et efficace et plus pénétrante qu’un glaive à deux tranchants”, il a été nécessaire, pour qu’un remède aussi violent nous soit profitable, que lui soit adjointe la faiblesse de notre propre chair, afin que ce remède nous convienne mieux. Comme il est dit en Hébreux II : “Il a fallu qu’il soit en tout semblable à ses frères, pour qu’il devienne miséricordieux”. Et c’est pourquoi “le Verbe s’est fait chair et qu’il a habité parmi nous”. Mais puisque ce remède est d’une telle efficience qu’elle est capable de guérir tout le monde – “il sortait de lui une force qui les guérissait tous” comme il est dit en Luc 6, pour ce motif, à partir de ce premier remède universel, proviennent tous les autres remèdes particuliers et conformes au re-mède universel et, par le moyen des remèdes particuliers, la puissance de guérir du remède universel parvient jusqu’aux malades. Et tels sont les sacrements dans lesquels, sous le couvert de choses visibles la puissance divine opère en secret le salut, comme le dit saint Augustin. »

Saint Thomas, Prologue du commentaire du 4è livre des sentences,

Cours sur les sacrements, sur l’efficience du signe sacramentel