L’Esprit-Saint est l’âme de l’Eglise

Celui qui, procédant à la fois du Père , vérité éternelle, et du Fils, vérité substantielle, est lui- même Esprit de vérité, et tire de l’un et de l’autre l’essence et en même temps toute vérité, donne à l’Eglise cette même vérité, veillant, par une présence et un appui continus, à ce qu’elle ne soit jamais exposée à l’erreur, et qu’elle puisse de jour en jour féconder plus abondamment les germes destinés à porter des fruits de salut pour les peuples. Et comme l’Eglise, moyen de salut pour les peuples, doit poursuivre sa tâche jusqu’à la fin des temps, l’Esprit-Saint lui donne, pour l’accroître et la conserver, une vie et une force éternelles : Je prierai mon Père et il vous donnera un autre Paraclet, l’Esprit de vérité, pour qu’il demeure toujours avec vous. C’est par lui que sont constitués les évêques, dont le ministère engendre non seulement des fils, mais encore des pères, c’est-à-dire les prêtres, pour gouverner l’Eglise et la nourrir de ce sang du Christ qu l’a rachetée : l’Esprit-Saint a établi les évêques pour gouverner l’Eglise de Dieu qu’il a acquise de son sang. Les uns et les autres évêques et prêtres, par une grâce insigne du Saint- Esprit, ont le pouvoir d’effacer les péchés, selon cette parole du Christ aux Apôtres : Recevez le Saint- Esprit , les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez et retenus à ceux à qui vous les retiendrez. Aucune preuve ne démontre plus clairement la divinité de l’Eglise que la gloire dont le Saint- Esprit l’a revêtue. Qu’il Nous suffise d’affirmer que, si le Christ est la tête de l’Eglise, l’Esprit-Saint en est l’âme : l’Esprit-Saint est dans l’Eglise, corps mystique du Christ, ce que l’âme est dans notre corps []. Cela étant, on ne saurait attendre une plus grande et plus féconde manifestation de l’Esprit divin , celle qui a lieu maintenant dans l’Eglise est parfaite et elle durera jusqu’à ce que l’Eglise, après avoir achevé la période de luttes, jouisse dans le ciel de la joie du triomphe.

Léon XIII, Divinum illud munus, 11, 1897

Cours d’Ecclésiologie sur l’analogie du Temple de l’Esprit-Saint et le rapport entre l’Eglise et le Royaume