Il importe de rendre à la vertu de prudence le rang qui lui convient, celui de perfection de la raison pratique, capacité concrète de discerner et de réaliser le bien moral dans les circonstances particulières. Aucune loi ne peut se substituer à la prudence. L’obéissance à la loi ne suffit pas pour qualifier la perfection morale : il faut l’aptitude intérieure, la capacité d’excellence dans Lagir, qui dérive d’une connaturalité vécue avec le bien. “L’homme vertueux est la norme vivante de ce qui est bien parce que ce qui lui apparaît bien est aussi ce qui en soi-même est vraiment bien” (saint Thomas, après Aristote).
Livio Molina, La morale entre crise et renouveau