Dieu a un dessein sur le monde : il veut faire de tous les humains un seul peuple. Le péché a contrarié ce dessin, mais ne l’a pas supprimé. Et Jésus est venu accomplir ce dessein en mourant pour nous rassembler dans son corps. Ce peuple ayant été morcelé par le péché, Dieu se crée un petit peuple, qui donne naissance au messie autour duquel s’agrègeront toutes les nations païennes. L’unité du peuple de Die se fait donc dans l’agrégation des gentils au peuple juif. Il y a malheureusement eu pendant de longs siècles de chrétienté un oubli d’Israël comme peuple de l’alliance, les Pères de l’Eglise eux-mêmes leur ont souvent reproché de n’avoir pas reconnu le Christ. Il y a là une querelle religieuse fondée sur une lecture trop rapide des écrits de saint Paul. Cet anti-judaïsme a pris des formes diverses et parfois tristement violentes dont fait partie la théologie de la substitution. Notons cependant que bien qu’elle ait été une opinion théologique largement partagée dans le peuple chrétien, elle n’a jamais été la parole officielle de l’Eglise. Le Concile Vatican II a été une étape importante de clarification des relations avec le judaïsme.
Cours d’Ecclésiologie sur les chapitres 9 à 11 de l’épître aux Romains