Tout acte possède une face intérieure relative aux facultés d’intelligence et de volonté de l’âme, et une face extérieure relative à son exécution effective. Tout acte porte un sujet vers un objet, dérivant d’ob-jectum, littéralement jeté devant. Un acte est la plupart du temps qualifié par l’intention qui le guide. Dans un procès, le juge se demande : quelle était son intention en commettant ce meurtre ? Or, même dans le crime, le sujet agit en vue d’être heureux. Seulement, ses circonstances qualifient l’acte. Voler une poule peut ne pas être fautif si j’y suis obligé pour survivre. C’est l’intention qui unit le vouloir de la fin et le vouloir des moyens. L’intention en est pour ainsi dire la conjugaison. Un acte sera dit bon si et seulement si son intention est bonne, c’est-à-dire si la fin est bonne, et si les moyens retenus pour l’atteindre sont bons.
Cours de théologie morale sur les actes moraux