On ne peut pas se soumettre à l’appréciation immédiate de notre affectivité. Nos passions vont susciter une attraction pour certaines valeurs et une répulsion pour une contre-valeur. Mais ce que je perçois comme une valeur correspond-il à un véritable Bien ? Ainsi étant malade, il faut surmonter le mauvais goût du médicament pour le recevoir et guérir. Si quelque chose en moi me porte vers un mal, il importe que je dise non. Mais il arrive que le désir se maintienne alors même que j’ai dit non. Cela est éprouvant, mais si je n’ai pas de complicité de ce maintien je n’ai pas à culpabiliser. Cela est désagréable, mais cela atteste de ma condition déchue. Il revient ensuite à Dieu de donner du fruit à ce combat. Cependant le meilleur n’est pas toujours le plus difficile, le plus difficile n’est pas toujours le plus parfait. Pour que mon oui soit un oui, il faut que je puisse dire non. Je ne peux pas donner un vrai oui si je ne sais pas dire non.
Cours de Morale fondamentale 2 sur Personne et Actes de Karol Wojtyla