On peut connaître un certain bonheur en nuisant à ses ennemis, mais c’est dans le Christ que le plein bonheur est atteint.

Le faire est relatif à un objet, son mode est déterminé par un savoir-faire, une recette, une méthode. Mais puisque le mode de l’agir est relatif aux raisons que l’on a d’agir, l’agir se situe d’office dans le domaine de la moral. Si l’on demande pourquoi agir, les philosophes antiques et les auteurs bibliques répondraient que l’on agit pour être heureux. Et nous ne parlons pas là d’un bonheur matériel, semblable à celui d’un cochon dont toute la joie est d’avoir été bien nourri. Non, la joie qu’un homme poursuit est une joie plénière. Elle est la joie au sujet duquel le jeune homme riche interroge Jésus, que l’on n’obtient que dans la sequella Christi, en suivant le Christ. Car le bonheur des amants maudits rend manifeste que l’on pourrait tenter d’être heureux aux dépens d’autrui, en nuisant à celui qui m’est indésirable. C’est donc que la délibération est le mode de l’agir, délibération qui est la clé de la démarche éthique. Mais le bien que je veux faire, voici que je ne le fais pas. C’est pourquoi le bien agir exige d’être soumis à la grâce divine.

Cours de Théologie morale le mercredi 14 octobre 2020