Pour former cette apparence sensible de pain, on unit avec l’eau, la farine de plusieurs grains, symbole de ce que dit l’Écriture des premiers fidèles,, lesquels « n’avaient qu’une âme et qu’un coeur envers Dieu » , ainsi en est-il du vin. Rappelez-vous, mes frères, comment il se fait. Voilà bien des graines suspendues à la grappe , bientôt elles ne formeront qu’une même liqueur. Tel est donc le modèle que nous a donné le Christ Notre-Seigneur , c’est ainsi qu’il a voulu nous unir à sa personne et que sur sa table il a consacré le mystère de la paix et de l’unité que nous devons former. Recevoir ce mystère d’unité sans tenir au lien de la paix, ce n’est pas recevoir un mystère qui profite, c’est recevoir un sacrement qui condamne. Tournons-nous vers le Seigneur notre Dieu, le Père tout-puissant, rendons-lui avec un coeur pur et dans la mesure de notre faiblesse, d’immenses et sincères actions de grâces, supplions de toute notre âme son incomparable bonté de vouloir bien agréer et exaucer nos prières, qu’il daigne aussi, dans sa force, éloigner de nos actions et de nos pensées l’influence ennemie, multiplier en nous la foi, diriger notre esprit, nous accorder des pensées spirituelles et nous conduire à sa propre félicité, au nom de Jésus-Christ, son Fils. Ainsi soit-il.
Saint Augustin, Sermon 272