En réalité, c’est l’esprit de solidarité qui doit croître dans le monde, pour vaincre l’égoïsme des personnes et des nations. Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra mettre un frein à la recherche de la puissance politique et de la richesse économique en dehors de toute référence à d’autres valeurs. Dans un univers désormais mondialisé, où le marché – qui a en soi un rôle positif sur la libre créativité humaine dans le secteur de l’économie (cf. Centesimus annus, n. ) – tend toutefois à se libérer de toute considération morale, retenant comme règle unique la loi du profit maximal, les chrétiens qui se sentent appelés par Dieu à la vie politique ont pour tâche – très difficile, certes, mais nécessaire – de soumettre les lois du marché «sauvage» aux lois de la justice et de la solidarité. C’est l’unique moyen d’assurer à notre monde un avenir pacifique, en détruisant à la racine les causes de conflits et de guerres : la paix est le fruit de la justice.
Saint Jean-Paul II, Jubilé des responsables de gouvernements,d es parlementaires et des hommes politiques, le samedi 4 novembre 2000
Cours de Théologie morale fondamentale sur la fécondité du bien