Rappelez-vous nos saints pères du passé, ces saints ermites dont nous prétendons imiter la vie, que de souffrances n’ont-ils pas supportées, et dans quelle solitude ! Le froid, la faim, les ardeurs du soleil, sans avoir personne à qui se plaindre, excepté Dieu ! Pensez-vous qu’ils étaient en fer ? Non ! Ils étaient faits de chair, tout comme nous. Et quand vous commencerez, mes filles, à vaincre ce misérable corps, il ne vous molestera pas tant. Il n’y aura que trop de religieuses pour veiller à vos besoins , détournez l’attention de vous-mêmes, à moins que la nécessité ne soit manifeste. Si vous ne vous déterminez pas à accepter une bonne fois pour toutes la mort et le manque de santé, vous ne ferez jamais rien.
Ste Thérèse d’Avila, Le chemin de la perfection, Chapitre 12