Paul veut démontrer que son enseignement n’est pas un enseignement humain, voilà le point central de l’épître aux Galates. C’est par une révélation de Jésus-Christ, supérieure aux coutumes humaines, qu’il a reçu son Evangile. Ga 3,1-14 est clairement délimité par les mentions de Jésus-Christ et de l’Esprit-Saint ainsi que par des changements d’apostrophe. En disant les Galates sans intelligence (anoètoi), Paul utilise le même terme que Jésus aux disciples d’Emmaüs ou que le psaume comparant l’homme sans intelligence au bétail. Il exhorte ici les Galates à tendre vers une intelligence supérieure. Et c’est à cause de Jésus crucifié que l’intelligence charnelle s’élève à une intelligence spirituelle. L’expression “promulgué-en-lettre-écrite” (proegraphè) peut renvoyer à l’AT, mais puisque cette lettre s’adresse à des pagano-chrétiens, il est plus crédible de considérer que Paul renvoie ici à sa prédication publique du kérygme. Il peut encore désigner ici la scène de la crucifixion. Cette expression interroge parce que Jésus-Christ n’est pas une Ecriture. Paul parle pourtant de lui comme d’un document. Paul fait ici à une écriture nouvelle : Jésus crucifié. La personne même de Jésus serait une écriture nouvelle. Il est donc éloquent qu’un pharisien tienne Jésus lui-même pour les Ecritures.
Cours sur saint Paul sur l’épître aux Galates