Sauvez-nous, ô mon Seigneur, car nous périssons.

O mon Dieu, que ne puis-je vous importuner avec instances ! Que n’ai-je de nombreux services à vous présenter, à vous qui n’en laissez aucun sans récompense ! Hélas, j’en suis bien loin, Seigneur , et c’est peut-être moi, au contraire, qui ai provoqué votre colère, ce sont peut-être mes péchés qui ont attiré tant de maux. Que puis-je donc faire, ô mon Créateur, si ce n’est vous présenter ce pain sacré ? Vous nous l’avez donné : je vous le donne à mon tour. Je vous en supplie par les mérites de votre Fils, accordez-moi cette faveur qu’il a méritée de tant de manières. Allons, Seigneur, ne tardez plus, faites que le calme revienne sur cette mer démontée, et que la barque de l’Église ne soit plus si ballottée par la tempête. Sauvez-nous, ô mon Seigneur, car nous périssons.

Ste Thérèse d’Avila, Le chemin de la perfection, Chapitre 37