Soyez ce que vous voyez, et recevez ce que vous ĂȘtes.

Veux-tu savoir ce qu’est le corps du Christ? Ă©coute l’ApĂŽtre, voici ce qu’il Ă©crit aux fidĂšles : « Or vous ĂȘtes le corps du Christ et ses membres ». Mais si vous ĂȘtes le corps et les membres du Christ, n’est-ce pas votre emblĂšme qui est placĂ© sur la table sacrĂ©e, votre emblĂšme que vous recevez, Ă  votre emblĂšme que vous rĂ©pondez Amen, rĂ©ponse qui tĂ©moigne de votre adhĂ©sion? On te dit : Voici le corps du Christ. Amen, rĂ©ponds-tu. Pour rendre vraie ta rĂ©ponse, sois membre de ce corps. Pourquoi sous l’apparence du pain? Ne disons rien de nous-mĂȘmes, Ă©coutons encore l’ApĂŽtre, voici comment il s’exprimait en parlant de ce sacrement : « Quoiqu’en grand, nombre, nous sommes un seul pain, un seul corps ». Comprenez et soyez heureux. O unitĂ© ! ĂŽ vĂ©ritĂ© ! ĂŽ piĂ©tĂ© ! ĂŽ charitĂ© ! « Un seul pain ». Quel est ce pain? « Un seul corps ».

Rappelez-vous qu’un mĂȘme pain ne se forme pas d’un seul grain, mais de plusieurs. Au moment des exorcismes, vous Ă©tiez en quelque sorte sous la meule, au moment du baptĂȘme, vous deveniez comme une pĂąte , et on vous a fait cuire en quelque sorte quand vous avez reçu le feu de l’Esprit-Saint. Soyez ce que vous voyez, et recevez ce que vous ĂȘtes. VoilĂ  ce qu’enseigne l’ApĂŽtre sur ce pain sacrĂ©. Mais, sans mĂȘme en parler, c’est dire suffisamment ce que nous apprend ce calice. Pour former cette apparence sensible de pain, on unit avec l’eau, la farine de plusieurs grains, symbole de ce que dit l’Écriture des premiers fidĂšles,, lesquels « n’avaient qu’une Ăąme et qu’un coeur envers Dieu »

Saint Augustin, Sermon 272